Entretien avec Le Podcast Ayurveda
L’interview de Nath et Lauren du Podcast Ayurveda avec Manuela d'Ayur Sattvic concernant les cures ayurvédiques en Inde.
Bonne écoute
Transcription de l’entretien.
Nath, Le Podcast Ayurveda :
Bienvenue dans le podcast Ayurveda par Nath et Lauren. Notre objectif c'est de partager avec nous, d'accueillir des personnes inspirantes pour aborder des sujets liés à la santé et au bien-être. Je m'appelle Nathalie, je suis praticienne en Ayurveda. J'accompagne des femmes spirituelles qui veulent prendre soin de leur corps, de leur cœur, de leur mental et du monde qui les en peut.
Lauren, Le Podcast Ayurveda :
Et je suis Lauren, praticienne en Ayurveda, spécialisée en périnatalité, qui accompagne les femmes dans toutes les étapes de leur vie et de leur cycle.
Nath, Le Podcast Ayurveda :
Vous pouvez retrouver nos épisodes sur notre site internet www.podcast-ayurveda.com ou sur votre plateforme d'écoute de podcast préférée.
Lauren, Le Podcast Ayurveda :
Si vous avez envie de nous soutenir, laissez-nous un commentaire ou même 5 étoiles sur Apple Podcast. Aujourd'hui, nous consacrons un épisode aux cures ayurvédiques, des séjours de plusieurs jours ou semaines qui permettent de bénéficier de soins ayurvédiques de manière continue sur une période, apportant ainsi un bénéfice maximum. Dans les épisodes n°32, 33 et 34, nous avions déjà parlé du Pañcakarma, du point de vue d'un médecin, d'une praticienne et d'une curiste.
Cette fois-ci, nous recevons Manuela Bohme, qui accompagne des groupes de curistes en Inde et facilite l'accès aux traditions indiennes, plus concrètement aux traitements ayurvédiques, en travaillant avec plusieurs cliniques dans le Kerala, l'Inde du Sud. Bonne écoute ! Bonjour Manuela, bienvenue sur le podcast Ayurveda.
Manuela, Ayur Sattvic :
Bonjour Nath et Lauren, merci de me recevoir aujourd'hui.
Nath, Le Podcast Ayurveda :
On est très contentes de te recevoir et de pouvoir parler avec toi de comment se passent les cures ayurvédiques en Inde. Alors Manuela, tu te trouves justement actuellement dans le Kerala, tu vis sur place en Inde.
Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu ton parcours, comment tu es arrivée à l'Ayurveda et dans le Kerala ? Qu'est-ce qui t'a amenée à l'Ayurveda ?
Manuela, Ayur Sattvic :
L’Ayurveda est arrivé a travers d’une rencontre avec quelqu’un qui fait du Jyotish (l’astrologie védique) il y a peut-être 12 - 15 ans. Cette personne fait aussi de l'Ayurveda, maintenant moins, mais à l'époque il faisait aussi de l'Ayurveda. On a fait une consultation de Jyotish qui a complètement débordé. La séance avait durée 5 heures. C’était tellement enchantant, riche et dense. Ça m'a beaucoup parlé à l’époque.
Il m'a mise sur un traitement ayurvédique pour des petits maux qu'on a tous, des petites choses. Pendant 3 ans, j'ai pris des médicaments ayurvédiques, que j'avais commandés sur Internet de droite à gauche, mais il n'y avait pas forcément beaucoup d'améliorations. Au bout de 3 ans, il m'a dit que ce serait quand même bien de faire un Pañcakarma.
Il m'a donné une adresse en Inde. Comme j'avais depuis toute petite un appel de l'Inde, quelque chose qui me menait vers l’Orient. Je voulais toujours partir. De plus j'étais dans un croisement dans ma vie où tout était ouvert. Ayant une adresse en Inde, je me suis dit alors c'est maintenant ou jamais. Donc je suis partie 6 mois pour un voyage en Inde avec un séjour ayurvédique au milieu de ce voyage. La cure a prise lieu dans le Tamil Nadu, près du Kerala.
Le séjour à la clinique a été transformateur. Chaque jour j’ai constatée des changements physique et psychique. J'avais envie de partager cette experience avec d'autres personnes., une expérience tellement intime et humaine.
Pendant le séjour je voyais les docteurs de la clinique être assises avec des patients essayant de discuter a travers Google Translate parce que les gens ne parlaient pas bien l'anglais. Ce fait m’est désolée car toute la dimension spirituelle était perdue, c'était que technique. Ils ne pouvaient pas aller dans les profondeurs de la rencontre avec les médecins donc ni de l’ayurveda.
A partir de ce constat est née l'idée de faciliter l'accès à l'ayurvéda en premier lieu par des traductions. Lors de la première prise en charge, la nécessité d'une traduction inter-culturelle et d'un soutien émotionnel devenait très évidente. Vivant sur place, le contexte culturel m'est bien familier, ce qui permet aussi une médiation inter-culturelle.
C'est ainsi que mon parcours s'est déployé.
Nath, Le Podcast Ayurveda :
Tu fais vraiment un pont au final entre les personnes qui viennent en cure et les médecins sur place pour pouvoir à la fois être un support de traduction et aussi donc, comme tu le disais, un support émotionnel puisque les cures ayurvédiques, on en a parlé dans des épisodes que je mentionnais en intro, ce n'est pas toujours facile. Ça peut être un peu douloureux physiquement, mais aussi mentalement et émotionnellement parlant. Est-ce que tu peux nous expliquer peut-être, alors ça va faire des rappels pour certains, mais nous dire quels sont les bienfaits de ces cures ?
Pourquoi on vient se faire mal en Inde ? Se faire mal carrément ?
On se fait mal pour aller mieux après ?
Manuela, Ayur Sattvic :
Lorsqu'on commence à faire circuler l'eau stagnante d'un puits, toute la boue et la saleté remontent d'abord à la surface. Le même phénomène se produit pendant une cure ayurvédique.
Dans un premier temps, nous regardons la situation pour voir ce qui dysfonctionnel et quelle est la cause. Ensuite, nous avons les effets positifs, qui sont très nombreux, car il s'agit d'un nettoyage en profondeur. Ce processus permet réellement d'aller dans les profondeurs de notre corps et de notre être. Personnellement, je trouve que c'est comme une renaissance.
À la fin de la cure, on a les idées claires, on est apaisé mentalement, le système immunitaire est renforcé et le métabolisme fonctionne beaucoup mieux qu'avant. Les personnes perdent aussi généralement du poids, ce qui est logique puisque nous laissons quelques "bagages" à la clinique.
Quelque chose se fait alors ressentir en nous. Avec une cure, on remet en route l'intelligence du corps, et cela se répercute à tous les niveaux de notre vie - enfin, c'est mon expérience. Même les relations ou certaines situations de la vie en seront touchées.
Nous nous associons davantage à des choses et des situations plus saines. Nous pouvons mieux prendre des décisions parce que notre corps et notre esprit sont sains, le véhicule est nettoyé, il est vraiment nettoyé. En effet, il est possible que le traitement soit si profond qu'il peut même modifier l'ADN.
Faire une cure peut déboucher sur une réelle transformation intérieure, autant qu'extérieure. Elle peut également être le point de départ d'un cheminement intérieur, d'un parcours spirituel, car c'est une véritable rencontre avec soi-même. Cette démarche est très intime et guérissante.
Par expérience personnelle, je sais par exemple que les Indiens ont un tout autre sens du soin. Cela a guéri chez moi des blessures d'enfance. C'était comme du miel sur l'âme.
Les thérapeutes apportent également leur contribution à la guérison par leur manière de soigner, y compris des choses plus profondes, que ce soit psychologique ou mental.
Lauren, Le Podcast Ayurveda :
Qui sont les personnes que tu accompagnes en cure ? Est-ce que c'est des personnes qui ont forcément des problématiques de santé ? Ou est-ce que tu as aussi des personnes qui viennent faire des cures en prévention ?
Parce que le Pañcakarma, on peut aussi le faire en prévention.
Manuela, Ayur Sattvic :
Il y a toutes sortes de personnes. Il y a des gens qui sont vraiment malades, comme ceux qui ont un cancer, la maladie de Parkinson, le diabète. Des gens très différents viennent. Tout comme ceux qui viennent simplement pour la prévention ou le rajeunissement, ou pour prendre du temps avec eux-mêmes. Donc vraiment de toutes sortes. De plus, quasiment tout le monde peut faire une cure ayurvédique, car elle est adaptée à la situation de chaque personne, de chaque individu.
Par exemple, les personnes âgées de plus de 75 ans reçoivent des traitements plus doux. Dans cette tranche d'âge, on évite par exemple de faire un lavement ou une purge très forte. Les femmes enceintes ne devraient pas recevoir de tels traitements. En revanche, pour les femmes enceintes, l'ayurvéda a d'autres protocoles, et non pas le Pañcakarma.
J'ai même accompagné un enfant qui souffrait de diabète. Le garçon avait dix ans à l'époque, me semble-t-il.
Par ailleurs, je me souviens avoir vu dans les cliniques des enfants beaucoup plus jeunes atteints d'autisme ou d'hyperactivité et traités par les médecins. Le spectre est donc vraiment très, très large.
Nath, Le Podcast Ayurveda :
C'est ouvert à tout le monde. Est-ce qu'il y a une durée qui va varier en fonction de ce qu'il y a à traiter? Évidemment, combien de temps en général va durer une cure?
Manuela, Ayur Sattvic :
A notre époque, cela dépend malheureusement beaucoup de la disponibilité de la personne. Cependant, dans le meilleur des cas, on vient et on laisse le médecin décider du temps qu'il faut pour la cure. Quand on dit qu'une cure dure 21 jours, en effet le minimum est de venir pour 21 jours, car le médecin a aussi besoin de temps pour comprendre la nature de la personne. Sans compter qu'il est impossible de prédire la rapidité à laquelle le corps réagira aux traitements.
Comprendre réellement chaque individu fait partie du traitement ayurvédique. Cette compréhension ne se fait pas au cours d'une consultation où tout sera compris. Seules les discussions et les observations quotidiennes permettent d'y parvenir.
On passe par différentes étapes pendant une cure, de la préparation du corps (purva-karma) aux traitements principaux. 28 jours donnent la possibilité de faire déjà une bonne cure.
Cependant, j'ai aussi vu d'autres personnes effectuer des séjours de 40 jours ou 49 jours. Personnellement, j'ai fait des cures de 35 à 40 jours.
La décision de la durée dépend bien sûr aussi jusqu'où la personne veut aller. Certes, il y a des gens qui viennent pour 14 jours en cure. Or, 14 jours, ça ne représente rien. En effet, ça fait peu et bien souvent, c'est plus du bien-être que de la vraie médecine.
Nath, Le Podcast Ayurveda :
Mais par rapport aux disponibilités, comme tu disais, est-ce qu'on peut faire 14 jours et puis un petit peu plus tard, peut-être, 6 mois après, 14 jours, ou non, il faut vraiment que ça se suive ?
Manuela, Ayur Sattvic :
La cure s'enchaîne. Autrement, on ne peut pas parler de cure. On ne peut pas reprendre au bout de six mois là où on s'est arrêté six mois plus tôt, puisqu'il y a un protocole précis à respecter.
Il y a une vraie préparation du corps pour arriver à un certain point. Et quelquefois, le médecin, il pousse, il pousse, il pousse … Il doit arriver, il veut arriver à un point précis. En effet, s'il interrompt le traitement à ce stade, la fois suivante, il devra tout recommencer. Par contre, un point sur lequel on insiste, est la nécessité de faire plusieurs cures. Après tout, chaque cellule de notre corps est porteuse de certaines informations et mémoires.
Avec chaque cure, de nouvelles informations sont intégrées. Il est conseillé de faire 3 cures à un an d'intervalle ou 9 mois, 8 mois, pour que les effets bénéfiques deviennent permanents et que tous les Doshas puissent être traités. En ce qui concerne la durée, les médecins me disent souvent qu'autrefois, dans les temps anciens, le médecin allait voir le patient pendant des mois, il le soignait pendant des mois et faisait même la cuisine pour lui.
Ainsi, les 21 jours minimum sont déjà un grand pas en avant vers notre société moderne afin d'arriver à un compromis.
Lauren, Le Podcast Ayurveda :
Exactement, on s'adapte. La Ayurveda s'adapte à la société moderne. Dans les cures, toi ton rôle, Manuela. C'est d'accompagner justement les personnes qui viennent en cure et de faire un petit peu le relais avec les médecins, avec les thérapeutes qui sont sur place.
Alors tu vas pouvoir du coup nous parler de vraiment. Comment ça se déroule une cure quand on est en Inde ? Parce qu'en fait on peut faire aussi des petites cures ayurvédiques en Europe, ça arrive de temps en temps. Mais alors lorsqu'on va en Inde, on peut bénéficier vraiment de tous les protocoles du Pañcakarma que l'on peut faire en Inde. Alors du coup, pourquoi est-ce qu'on irait en Inde pour faire une cure plutôt que de faire une cure en Europe par exemple ? Alors il y a plusieurs questions.
Manuela, Ayur Sattvic :
Voici tout d'abord le déroulement d'une cure en Inde. En premier lieu, elle commence toujours par un entretien avec le médecin. En fonction du médecin, cela peut durer plus ou moins d'une heure et est également basé sur ce que la personne a à dire. Ensuite, le médecin établit un protocole avec les traitements à effectuer, en commençant par les premiers traitements. Les traitements suivants étant décidés au jour le jour.
Il commencera donc les traitements. Premièrement, il y a une préparation, c'est-à-dire qu'on commence par la phase préparatoire du Pañcakarma. Il y a des traitements à l'huile, Abhyangam ou Dhara, enfin des façons de faire où on emballe, comment dire, le corps dans un liquide, soit de l'huile, soit des extraits d'herbes, des substances chaudes pour chauffer le corps, pour faire transpirer le corps. Ensuite, nous plaçons la personne dans une boîte à vapeur pour ouvrir le corps, pour ouvrir les canaux, de sorte que les toxines commencent à bouger dans le corps. Cela peut durer plus ou moins longtemps selon les personnes, peut-être une semaine, deux semaines, tout dépend de chacun. Ensuite, on passe aux phases principales du traitement, qui consistent en plusieurs traitements de Pañcakarma, ce qui signifie cinq actions, donc cinq traitements principaux, mais qui ne sont pas appliqués chez tout le monde.
Une fois encore, il est décidé d'une personne à l'autre quelle est sa nécessité, quel est le Dosha ou l'élément du corps en déséquilibre, ou bien ce qui doit être bougé. Il existe des traitements comprenant des vomissements, des traitements de purification ou des lavements, des applications dans lesquelles on met de l'huile dans le nez, ou des thérapies dans lesquelles le sang est traité. On élimine le sang néfaste du corps.
Ce sont en quelque sorte les protocoles à suivre. Ici, en Inde, il y a au moins un traitement externe par jour, voire deux ou trois, soins ponctuels. Lorsque quelqu'un a mal au genou ou au dos, par exemple, cette partie du corps est trempée dans de l'huile ou enveloppée dans des herbes médicinales. Cela varie d'une personne à l’autre.
En outre, le patient doit prendre des médicaments pas toujours très plaisants, même au niveau de l'odeur. Ainsi, à ma connaissance, certaines personnes éprouvent parfois des difficultés à les avaler, surtout si la personne reste plus longtemps, par exemple cinq semaines. La fin de la cure est alors attendue avec impatience. Cependant, ils sortent souvent avec une médication de six mois, donc cela se poursuit après.
Cela signifie qu'il faut aussi être préparé à accepter des choses que l'on n'aime pas. Mais comme le dit souvent le médecin, ce que vous n'aimez pas est ce qui vous aidera. Il est vrai qu'au cours de la cure, les goûts changent et ensuite, ils ne sont plus si mauvais que ça. Même si on n'aimait pas du tout avant, on finit par s'en sortir.
Nath, Le Podcast Ayurveda :
On arrive à mieux supporter à la fin.
Manuela, Ayur Sattvic :
Au bout du compte, effectivement, on le supporte mieux. Par ailleurs, le médecin vient en général faire sa visite une fois par jour. Quelquefois, au matin ou au soir, en fonction de son emploi du temps, étant donné qu'il reçoit aussi en consultation des personnes locales qui viennent tout au long de la journée. Mais il y a toujours une possibilité de parler à un autre médecin et de faire passer le message par lui ou par moi (si je suis sur place). Il s'agit d'être tout le temps en contact avec le médecin, il doit avoir une super vision, je ne sais pas comment dire, une vision globale de chaque patient. En effet, il est très détaillé, il doit toujours savoir ce qui se passe exactement pour pouvoir adapter le traitement de la manière la plus précise possible.
Lauren, Le Podcast Ayurveda :
Et alors les Indiens ont quand même une approche un petit peu différente de l'approche occidentale de l'Ayurveda. Comment ça se passe les relations entre les patients et les médecins en Inde ?
Manuela, Ayur Sattvic :
Les Indiens, par exemple, ont moins le sens de la psychologie que les Occidentaux. Je pense qu'il s'agit d'une petite barrière culturelle qui constitue un manque, en particulier pour les Occidentaux. Ils arrivent en ayant parfois un grand besoin de parler. Sans compter que les Indiens n'expliquent généralement pas grand-chose. Bien souvent il est tellement évident pour eux de parler des traitements par exemple, mais sans les expliquer. Cela peut créer un sentiment d'insécurité chez les Occidentaux en particulier, ceux venant pour la première fois. Ils ne savent pas ce qu'ils doivent faire, ils tâtonnent dans le noir et doivent s'abandonner à quelque chose d'inconnu. Cela peut provoquer de l'anxiété et du stress.
Ainsi que je l'ai vu, cela peut même entraîner une réaction de rejet. Maintenant, cette approche, oui, elle est différente. Il y a une autre dimension dans l'approche, que nous n'avons plus en Europe, par exemple en Europe nous n'avons plus le sens du sacré, alors qu'ici en Inde le sacré fait partie de tout, il pénètre partout, le spirituel est là.
En quelque sorte le médecin est connecté à la personne et peut la ressentir. Chez les Indiens, il y a une capacité naturelle à ressentir l’autre, difficile a y mettre des mots. Souvent, j'ai fait des expériences très étonnantes avec des Indiens, lesquelles n'arriveraient jamais en Europe. Ils ont donc un autre accès au patient, ce qui serait impossible en Europe.
Je constate en outre que, comme en Europe, il s'agit souvent d'une approche de bien-être. La médecine ayurvédique se transforme en bien-être et on traite les symptômes. Étant donné que nous portons en nous cette empreinte de la médecine conventionnelle. Nous sommes issus de cette culture, nous avons été élevés avec elle. Cela est donc tout à fait normal. Les médecins avec lesquels je travaille sont effectivement issus d'une longue tradition. Dans certains cas, cette tradition s'étend sur plusieurs centaines d'années. Ils ont grandi dans un tout autre environnement. Ils n'ont jamais subi l'influence des méthodes de médecine occidentale sur la vision ayurvédique. Ainsi, l'approche est forcément totalement différente, véritablement ayurvédique, reposant réellement sur les principes des éléments. Leur vision de l'ensemble est autre que celle de quelqu'un qui a grandi dans un autre contexte.
En effet, le premier médecin chez qui j'ai fait une cure était un médecin qui traitait les symptômes. A cette époque, je fus emballé, ne connaissant rien d'autre. Il venait d'une famille de médecins classiques et était le premier fils, la première personne issue de cette famille à pratiquer l'ayurveda. Avec les années, alors que j'apprenais de plus en plus, je me suis rendu compte qu'il traitait effectivement aussi d'une certaine manière la médecine occidentale, car cela faisait partie de ses antécédents. Dans les pays occidentaux, il me semble que l'on prend souvent une pilule ou un médicament - contre le rhume, la toux ou contre la douleur. Cependant, selon l'Ayurveda, il s'agit de la globalité, on prend en considération l'aspect holistique de l'être humain. Ces médecins ont cela bien dans le sang, pour eux, c'est naturel.
De ce fait, cela a plus de sens pour moi de venir en Inde - c'est toujours mieux de boire à la source, non ?
L'ayurveda est originaire d'ici. Pour ma part, je préfère boire l'eau directement à la source plutôt qu'une eau qui a déjà parcouru mille kilomètres.
Ces médecins sont initiés au sanskrit depuis l'âge de quatre ans et le parlent couramment, ce qui leur permet de lire les textes dans la langue originale. De plus, le sanskrit fait également partie de leur langue maternelle. Leur relation avec cette langue est donc très intime, ce qui fait que leur compréhension des textes est plus profonde que celle des Occidentaux, me semble-t-il. Bien entendu, de nombreuses personnes en Occident savent également parler le sanskrit et se consacrent à cette langue de manière intensive. Néanmoins, le fait d'avoir grandi avec et avoir pu assister à des consultations avec des patients ou avoir aidé à la fabrication de médicaments dès le plus jeune âge est une toute autre condition de base. Dans la plupart des cliniques traditionnelles, les médicaments sont fraîchement préparés. Par exemple, lorsqu'un patient a eu mal aux yeux, le médecin est sorti, a pris quelques feuilles et a versé le jus directement dans l'œil de la personne. En direct de l'arbre au patient.
Laurec, Le Podcast Ayurveda :
C'est un vrai avantage le fait d'avoir les médicaments sur place. Parce que c'est vrai que nous en Europe il peut y avoir aussi des traitements d'une des actions du Pañcakarma qui sont faits en Europe mais on n'a pas forcément les traitements sur place. On n'a pas forcément les herbes fraîches qui sont utilisées dans les traitements dans le Pañcakarma en Inde. Donc ça c'est aussi un avantage au fait d'aller directement en Inde.
Manuela, Ayur Sattvic :
Au-delà il me semble intéressant que les personnes qui viennent avec l'idée d'une retraite ou d'un cheminement intérieur sortent de leur zone de confort et se retrouvent dans un cadre totalement nouveau avec de nouveaux repères. Bien que je sois là pour atténuer un peu le choc culturel, le simple fait de venir fait bouger les choses et ouvre quelque chose chez les gens, ce qui contribue ensuite à la guérison et à une évolution intérieure.
Nath, Le Podcast Ayurveda :
Tu as utilisée le mot tamponner que tu es là pour faire tampon. Qu'est-ce qui se passe pour les gens qui sont en cure au niveau psychologique ? Quels sont les changements qui opèrent dans leur corps pour que ton rôle soit aussi important au niveau du soutien que tu leur apportes ? Qu'est-ce qui nous arrive quand on est en cure ?
Manuela, Ayur Sattvic :
Là encore, tout dépend de la personne. Pour certaines personnes, le processus est facile, elles sont joyeuses, alors que d'autres ont besoin de parler. Celles-ci portent en elles des souffrances desquelles elles ont besoin de se débarrasser dès le départ. La cure fait sortir toutes les toxines qui se trouvent dans le corps physique et mental. Ainsi, une mise en mouvement se produit. Cela peut parfois donner lieu à des états émotionnels plus intenses. Ça peut aller de la colère, de la peur, de la tristesse et de tout ce que vous pouvez imaginer, jusqu'à la jalousie. Vraiment tout peut nous tomber dessus, sans que l'on sache d'où cela vient tout à coup. Ça arrive de manière inattendue. C'est souvent à ce moment-là qu'il y a un besoin de parler ou simplement d'écoute. La possibilité de traverser ce processus dans sa langue maternelle contribue au lâcher-prise et au bien-être. Aussi les niveaux plus subtils sont compris et peuvent ensuite être communiqués au médecin ( si souhaité).
Ou alors parfois, il arrive que l'on ait des nausées pendant le traitement et que l'on se sente bizarre. En général, le médecin ne donne aucune explication préalable sur ce qui peut se passer. Lorsque j'arrive parfois le matin dans la chambre de la personne, elle me raconte son état avec appréhension. Alors je peux la rassurer en lui disant que tout est normal et lui expliquer la situation. Et cela soulage, car on ne peut pas imaginer que c'est normal, que c'est sous contrôle quand on a envie de vomir, que c'est sous contrôle quand on doit aller six fois à la selle. Les gens se sentent déstabilisés : Je suis déjà allé six fois aux toilettes ... Oui, c'est parce que vous avez pris un médicament pour cela. Ah oui, bon, alors c'est normal.
Nath, Le Podcast Ayurveda :
Ils ont besoin d'être rassurés sur ce qui leur arrive.
Manuela, Ayur Sattvic :
Bien souvent, je prépare les personnes mentalement pour la cure. Avec certaines, je suis même en contact pendant deux ans avant leur cure. Il y a beaucoup de questions, de doutes et d'incertitudes. Et au final, la préparation et l'expérience elle-même sont à nouveau distinctes. C'est une toute autre dimension. Il y a aussi quelques détails simples.
Par exemple, on dit que le traitement commence à 15 heures et qu'on vient vous chercher à 15 heures pour le traitement. Cela signifie que quelqu'un vient vous chercher et vous emmène au traitement. Alors je voyais la personne (c'était une Allemande, donc très ponctuelle à cause de sa culture) sortir de sa chambre cinq minutes avant et se tenir prête. En passant vers 15h10, elle m'a paru un peu nerveuse. Il avait été dit que le traitement commençait à 15 heures et qu'elle attendait toujours ici, m'a-t-elle dit. Je lui ai alors expliqué qu'elle était ici en Inde et que le temps était différent. Ces situations bien que petites peuvent avoir un impact considérable sur une personne. Cette femme s'était sentie abandonnée à ce moment-là et ne savait pas si elle avait été oubliée ou non. Elle arrive alors au traitement avec cet état d'esprit nerveux au lieu d'être détendue.
Nath, Le Podcast Ayurveda :
Ça vient du décalage qu'il peut y avoir, du décalage culturel effectivement, entre la société occidentale et la société indienne. Ou par exemple par rapport à la notion du temps, mais c'est complètement différent en Inde.
Manuela, Ayur Sattvic :
En effet, on se retrouve parfois dans des situations impossibles. Je me souviens de discussions avec le médecin au cours desquelles je lui ai demandé : "A quelle heure allons-nous voir les patients ? Parce qu'en France et en Allemagne, on donne toujours une heure, mais il me répondait juste, plus tard ... oui, plus tard, d'accord, mais quand ? C'était parfois vraiment désespérant.
Ça fait partie des choses auxquelles on doit s'habituer en tant qu'Européen, et quand on vit une cure, on doit aussi s'y habituer au même moment.
Cela peut irriter les gens, voire les mettre en colère. Dans ce cas, mon rôle est aussi de faire tampon, de rassurer, ou de parler avec le médecin et de lui dire de s’adapter un peu et de faire un pas vers la personne. La plupart de ces médecins avec lesquels je travaille ne sont jamais venus en Europe. Et même si des Européens viennent ici, ils n'ont jamais vu l'environnement dans lequel leur patient vient. Il faut donc leur faire savoir, je leur donne des éléments, et en général ils sont prêts à faire un pas eux aussi, à s'adapter.
Lauren, Le Podcast Ayurveda :
Tu parlais tout à l'heure, tu disais que pour certaines personnes tu prépares deux ans en avant de leur venue de leur cure. Comment tu, enfin quelle préparation tu leur apportes ? Comment tu les prépares ? Comment tu choisis la clinique, quel type de cure, etc.? Comment ça se passe en avant vraiment de la cure ?
Manuela, Ayur Sattvic :
Après une première prise de contact, nous convenons d'un rendez-vous téléphonique avec la personne, au cours duquel elle me donne les raisons de sa venue. Cela me permet déjà d'avoir un ressenti et une idée de l'endroit où je peux l'orienter. Ensuite, la personne doit remplir le questionnaire médical. Il fait maintenant deux pages, je crois, et se compose de questions précises. En fonction de la pathologie ou des raisons de la venue ou encore du budget et de l'état d'esprit de la personne, je vais orienter celle-ci vers certains lieux.
Certaines personnes se posent beaucoup de questions sur leur venue. Elles ne savent pas trop ce qu'elles doivent faire. Cependant, on sent bien un désir, du fait des témoignages et des expériences des autres. Elles aimeraient venir tout en ayant peur de le faire. Nous commençons donc à nous téléphoner plusieurs fois et à échanger des e-mails. Ensuite, la communication s'arrête. Au bout de quelques mois, ils reviennent vers moi avec d'autres questions. Dans ce but, j'ai créé un fichier PDF dans lequel les questions les plus fréquentes trouvent déjà une réponse, et même avec ce fichier PDF, les mêmes questions reviennent régulièrement. Ainsi, il faut toujours répondre aux mêmes questions et rassurer les gens. Au final, ils décident de venir. Ce n'est pas seulement un investissement financier, mais aussi un investissement en temps, sans compter la confiance qu'il faut avoir pour s'engager dans quelque chose que l'on ne connaît pas, surtout quand il s'agit de santé.
Nath, Le Podcast Ayurveda :
Et quelles sont justement les questions qu'on te pose le plus souvent ? Tu disais il y a des questions qui reviennent, c'est toujours les mêmes ?
Manuela, Ayur Sattvic :
Ce sont toujours les mêmes. Comment se déroule une cure ? Dois-je apporter ceci ou cela ? Ou qu'est-ce que je dois apporter ? Pourtant, tout ce qu'il faut apporter est noté dans le fichier PDF. Comment ça se passe avec le taxi ? Une fois que tout est dit, on passe à la suite : Comment sont les chambres ? Et comment est la nourriture ? Dans ces établissements, la nourriture est toujours végétarienne kéralaise. Donc, il y a toujours un peu de tout. Qu'en est-il des traitements ? Est-ce que je reçois aussi un traitement ? Est-ce que je peux aller me promener ? Le centre de traitement propose-t-il aussi d'autres activités pendant la cure ? Et bien sûr : y aura-t-il aussi des massages ? Il est important d'expliquer que ces massages peuvent être différents de ceux que l'on connaît en Occident. En effet, dans certains établissements, il s'agit plutôt d'une application d'huile. En revanche il y en a d'autres où la technique est mise en avant, car on sait que les Occidentaux l’adorent et qu'ils s'y attendent. Tandis que les autres institutions, où, comme on dit, c'est plus “ayurvédique friendly” que “user-friendly”, pratiquent par exemple purement des applications d'huile. Tout cela nécessite une bonne communication et une bonne préparation pour éviter les déceptions à la fin.
Nath, Le Podcast Ayurveda :
Mais c'est important ce que tu dis, la Manuela. En fait que les gens n'hésitent pas à poser des questions, parce que c'est vrai que selon les endroits, selon les cliniques dans lesquelles ils vont aller, selon le type de cure qu'ils vont avoir, il peut se passer plein de choses différentes. Et en fait que les personnes qui nous écoutent là, qui ont envie d'aller en cure ou même de venir te rejoindre dans les cliniques dans lesquelles tu travailles, tu accompagnes. C'est important de pouvoir poser des questions et d'être rassuré avant le départ en fait. Parce qu'il y a quand même pas mal de choses, comme tu disais, auxquelles nous occidentaux on n'est pas habitués. Et c'est bien de savoir qu'est-ce qu'il va falloir emmener, le comment on arrive, le taxi, comment ça se passe, tout ça. Donc c'est important justement de pouvoir poser les questions, soit au centre de cure ou bien lorsqu'il y a quelqu'un qui accompagne comme toi. Je trouve que c'est intéressant ce que tu proposes. Et comment ça se passe une fois que les personnes ont fini leur cure ? Comment ça se passe le retour, parce qu'autant il y a une adaptation dans un sens, lorsque l'on arrive de l'Occident pour aller en Inde, et est-ce qu'il y a aussi besoin de s'adapter pour le retour ?
Manuela, Ayur Sattvic :
En effet, c'est un peu compliqué. Rien que la sortie de la cure ou de l'hôpital peut être pénible. Et trouver un endroit approprié pour la période post-cure est également plutôt compliqué. Je conseille souvent de rester plus longtemps en Inde, d'y ajouter quelques jours supplémentaires. En général, une cure de 21 jours nécessite une période de repos de 21 jours après.
Ainsi, lorsque l'on suit une cure de 28 jours, il faut ensuite se reposer pendant 28 jours. Comme le corps doit reprendre des forces. Il doit se reconstituer. On est devenu très sensible, on ne le remarque pas, mais on est très tendre, comme un bébé. Le corps doit donc d'abord se reconstruire. La phase de récupération est pour ainsi dire presque plus importante que la cure. Pour éviter les variations de température, une autre alimentation, un changement d'environnement, tout cela et l'avion, je recommande aux gens, à condition qu'ils en aient le temps, de rester encore au moins dix jours en Inde après la cure.
Mais la recherche d'endroits avec une nourriture appropriée, sans bruit et ainsi de suite, est difficile. Dans ce contexte, j'aimerais mettre en place un projet dans le futur. Je ne sais pas si cela se fera, mais l'idée est de faciliter la transition. Puis de profiter du moment où la personne est ouverte pour éventuellement lui transmettre quelques éléments. On pourrait ainsi montrer comment on fabrique le ghee, les impliquer un peu dans la cuisine, dans ce lieu post-cure, afin de créer vraiment une petite transition vers l'Occident, vers leur quotidien.
L'idéal serait de trouver des personnes en Occident qui pourraient prendre le relais plus tard s'il y a encore besoin de contact. Il est fréquent que les gens reprennent contact avec moi. En tout temps, ils peuvent me contacter par e-mail ou par téléphone. Mais il est vrai que s'il y avait là-bas quelqu'un sur qui on peut vraiment compter, ou plusieurs, pas seulement une personne, mais plusieurs personnes, cela pourrait être utile. Optimalement, il faudrait que ces personnes aient aussi déjà fait au moins un Pañcakarma. Il me semble que lorsqu'on accompagne quelqu'un, il est important de savoir ce de quoi il s'agit et quelles expériences la personne vient de vivre.
Lauren, Le Podcast Ayurveda :
Tout à fait, d'avoir des personnes de confiance qui comprennent exactement ce qu'ils ont vécu, et qui ont les bons mots pour la bonne écoute, et les bons mots aussi pour les rassurer post Pañcakarma, et dès leur retour en France, en Europe.
Manuela, Ayur Sattvic :
Oui, et aussi pour mettre certaines choses en pratique, dans la mesure où un séjour ayurvédique bouleverse quand même pas mal de choses. Bien souvent, les gens partent en se demandant : "Mais comment vais-je manger maintenant ? Que dois-je faire maintenant ? Puis-je encore voir mes copines ?
En réalité, le changement concerne tout, y compris la vie sociale. Il y a beaucoup de questions, par exemple sur la façon de manger ou de cuisiner. Il est préférable de ne plus utiliser le micro-ondes ou idéalement de cuisiner tous les jours. Il s'agit d'une véritable adaptation à une nouvelle vie et à un autre rythme, au moins pendant les premiers mois post-cure, afin de bénéficier au maximum des bienfaits de la cure. En effet, dans les trois mois qui suivent la thérapie, la cure continue à travailler dans le corps. Le premier mois est le plus important, puis cela progresse jusqu'à trois mois. Seulement après ces trois mois, les bienfaits sont réellement ressentis. Dans mon cas, j'ai eu tout à coup une énergie dingue, accompagnée d'une grande lucidité. Mais ce n'était qu'au bout de trois mois. Avant, j'étais très fatiguée. Effectivement, on se sent fatigué et épuisé après une cure.
De plus, le vrai travail ne commence quand on sort de la cure.
Nath, Le Podcast Ayurveda :
La cure est juste une porte d'entrée. Oui, on entend les oiseaux, Manuela, derrière toi, c'est trop bien. Ça nous donne envie de venir en Inde.
Alors, pour les gens justement qui voudraient venir faire un pancha karma, une cure ayurvédique, et être accompagnés par toi comme tu le fais si bien. Alors, tu nous disais tout à l'heure qu'on peut venir avec un visa médical, donc c'est le médecin sur place en Inde qui envoie une sorte d'ordonnance pour qu'on puisse avoir un visa médical. C'est bien comme ça que ça se passe actuellement ?
Manuela, Ayur Sattvic :
Dans la situation actuelle de Covid, oui. Désormais, l'Inde est ouverte aux e-visas médicaux. En général, on peut y entrer simplement avec un visa touristique. Cela dit, c'est dans des conditions normales.
Comme nous nous trouvons actuellement dans une situation un peu particulière, l'e-visa médical a été autorisé. Ainsi, on peut entrer dans le pays avec un e-visa médical pour 60 jours. On peut faire la demande en ligne. Il faut une lettre de l'établissement en Inde. Le médecin indien doit écrire une lettre adressée à l'ambassade indienne de Paris.
Nath, Le Podcast Ayurveda :
Ok. Très bien. Est-ce que tu peux donner tes coordonnées, Manuela, que nous, bien sûr, nous mettrons aussi dans les notes de l'épisode ?
Mais si les gens souhaitent te contacter pour aller faire une cure ayurvédique en Inde, est-ce que tu veux bien donner tes coordonnées ?
Manuela, Ayur Sattvic :
Oui, notre site web s'appelle ayursattvic.com. Il y a un formulaire de contact sur lequel vous pouvez m'écrire. L'adresse électronique se trouve également sur le site.
Lauren, Le Podcast Ayurveda :
Donc, vous pouvez trouver les coordonnées là-bas sur ce site. Super. Merci, Manuela.
On arrive à la fin de l'épisode et nous allons te poser nos petites questions rituelles. La première étant, quel est ton rituel préféré pour commencer ta journée, par exemple ?
Manuela, Ayur Sattvic :
Quand je suis installé quelque part, je fais l’Agnihotra. Il s'agit d'un rituel de feu. On le fait au lever et au coucher du soleil. J'aime beaucoup ce rituel parce qu'il est très simple, tout en étant assez puissant, je trouve.
Nath, Le Podcast Ayurveda :
C'est très beau, la cérémonie du feu. Deuxième question rituelle dans le podcast : Est-ce que tu peux nous dire quels sont tes projets pour les semaines et les mois à venir ?
Manuela, Ayur Sattvic :
Mes projets pour les semaines et les mois à venir ?
Plus loin dans le temps, j'aimerais créer ce lieu pour les patients. Donner naissance ici en Inde à un lieu qui soit une étape de transition dans le cadre post-cure, pour ceux qui viennent de sortir de la cure, en incluant également d'autres personnes. Acheter un terrain et y créer quelque chose de vivant, avec des rites, des cours de cuisine, des méditations, etc. Ceci est donc quelque chose pour l'avenir.
Pour les mois à venir, je suis à la recherche d'une personne pour aller plus loin dans les études ayurvédiques. Car je n'ai pas eu de bonnes expériences avec les institutions indiennes pour les études, alors je préfère chercher quelqu'un qui applique vraiment les traditions au quotidien.
C'est ce que je recherche actuellement. De plus, je me prépare actuellement à passer un examen en sanskrit, car j'ai commencé à l'étudier. A présent, je suis un peu plongé dans cette langue et j'aimerais bien réussir l'examen.
Lauren, Le Podcast Ayurveda :
Waouh, on croise les doigts pour toi, Manuela, parce que le sanscrit, c'est vraiment pas facile comme langue. Non, mais c'est très, très beau.
Manuela, Ayur Sattvic :
C'est vraiment une très belle langue. Elle se déploie jour après jour et on a l'impression que c'est infiniment grand. Ces études, c'est pour toute la vie, je pense.
Lauren, Le Podcast Ayurveda :
C'est ça, ça t'accompagne toute la vie. Nous arrivons à notre dernière question que nous appelons l'instant de gratitude. Qui aimerais-tu remercier, ou de manière plus globale, qu'est-ce que tu aimerais remercier ?
Manuela, Ayur Sattvic :
Je voudrais remercier toutes les personnes, tous les amis et amies qui ont été mis sur mon chemin et qui sont toujours là pour moi. Qui m'ont beaucoup, beaucoup aidé et guidé au cours de ces dernières années. Je suis profondément reconnaissante envers eux. Et bien sûr aussi aux patients qui sont venus et qui m'ont fait confiance pour venir, et aux docteurs. Je voudrais remercier tout le monde, presque tout le monde, car chacun, chacune apporte toujours quelque chose. Plus largement, je voudrais remercier la vie pour toutes les expériences que j'ai pu faire et qui m'ont formée. Celles-ci n'ont sans doute pas toujours été très agréables, comme pour toute autre personne. Mais au bout de quelques années, on comprend les raisons pour lesquelles on a dû vivre ces expériences pour être là où l'on est aujourd'hui.
Alors oui, je suis aussi très reconnaissant pour cela. Et aussi de pouvoir être ici, dans ce pays, l'Inde, et de découvrir ces lieux secrets où les traditions ancestrales perdurent.
Nath, Le Podcast Ayurveda :
Et bien nous, on a beaucoup de gratitude pour ce que tu fais Manuela. Parce qu'accompagner, comme tu le fais, les personnes qui viennent en Pañcakarma, c'est une belle chose que tu peux proposer. Bravo pour ça. On espère que tu vas trouver ce magnifique lieu pour aussi accueillir les personnes post-cure. On te souhaite plein de belles choses par rapport à ça. Merci énormément d'avoir participé au podcast à Ayurveda. On est vraiment ravis de pouvoir discuter avec toi, et on te souhaite plein de belles choses.
Belle continuation Manuela.
Manuela, Ayur Sattvic :
Un grand merci ! Merci beaucoup aussi à vous deux. Merci pour votre travail de promouvoir l'Ayurvéda et de donner la parole à toutes ces personnes. C'est vraiment formidable. Merci de tout cœur.
Nath, Le Podcast Ayurveda :
A bientôt Manuela, merci beaucoup.
Lauren, Le Podcast Ayurveda :
A bientôt, au revoir.